Covid : De plus en plus isolés, les étudiants africains tirent la sonnette d’alarme

Publié le : 11/03/2021

Nos étudiants étrangers sont désespérés par la situation , lâche avec regret Khalid Adam Ali, président de l’association des étudiants tchadiens en Pays de la Loire (Aset/PL). Un constat partagé par Ibrahima Fedio Dia, membre de l’association des étudiants Sénégalais de Nantes (Aseng) : On parle beaucoup des étudiants, mais peu de ceux étrangers alors que leur situation est très compliquée

Isolement social et précarité financière

Pour Alassane Fall, l’actuel président de l’association, les difficultés sont plurielles : La plupart des étudiants sont isolés et n’ont pas encore eu la possibilité de s’intégrer. Concernant le logement, ces étudiants sont enfermés dans leur chambre et souffrent de nombreuses angoisses alors que certains sont obligés de trouver un hébergement dans d’autres villes. Les places encore libres dans les résidences du Crous étant limitées.

À cela s’ajoutent des difficultés financières qui se sont accrues. N’ayant pas accès à une bourse sur critères sociaux de par leur nationalité, ils doivent rapidement travailler pour financer leurs études. Problème : la restauration est actuellement fermée et les commerçants embauchent difficilement les étudiants étrangers, constate Khalid.

Des difficultés pédagogiques

D’après Khalid, le système éducatif là-bas n’est pas le même qu’ici et s’adapter prend du temps. C’est le cas du système informatique que certains découvrent légèrement. Prendre ses marques en cette période se révèle donc compliqué et cela pose de gros problèmes aux étudiants, pour valider leurs semestres notamment. Ils peuvent néanmoins compter sur l’appui de ces associations qui les accompagnent dans leurs démarches administratives, sociales et pédagogiques.

La véritable solution doit venir de notre pays d’origine

Le Sénégal a mis en place un dispositif d’aides équitable et transparent qui s’est révélé très utile pour les étudiants. Mais ce n’est pas le cas de Khalid qui regrette le silence du gouvernement tchadien à ce sujet : Il n’y aura pas de développement sans éducation, mais le gouvernement ne s’intéresse pas à cette problématique éducative. Il en veut pour preuve un courrier envoyé à son ambassade qui demeure à ce jour sans réponse. La véritable solution doit venir de notre pays d’origine afin qu’on puisse l’aider un jour en retour, conclut-il.

Si l’État sénégalais a déjà versé une aide de 200 € à certains étudiants, ces jeunes hommes appellent aujourd’hui les autres pays africains à faire de même, en alertant sur leur situation.

 
 

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