Le cas du lycée de kebemer : l’agresseur protégé et l’agressée diabolisée

Publié le : 11/06/2021

Jamais dans l’histoire de l’école sénégalaise, nous avons été témoins d’un fait aussi scandaleux, puéril, et puant que ce qui s'est passé et en train de se passer au lycée de kebemer et à kebemer de manière générale : comment un élève peut-il agresser, violenter et détruire l’intégrité morale d’un professeur de philosophie, son professeur et, des gens tapis sous l’ombre le protègent en culpabilisant l’agressée, le professeur de philosophie ? Sous le ciel de kebemer, plus précisément dans son lycée, on y rencontre ce fait que rien ne peut expliquer : un agresseur qui, après avoir agressé son professeur, menace de se suicider s’il ne retourne pas à l’école. Et, au-delà de tout cela, des imbéciles, des lâches et des éhontés font groupe pour combattre l’agressée et diabolisent les deux professeurs du lycée qui dirigent le collectif, lequel demande l’exclusion définitive de l’élève. Une exclusion qui est à tout point de vue légitime. Pourquoi ? Parce que les protecteurs du puissant élève disent que l’élève a agressé son professeur parce qu’il a des problèmes psychologiques. Les élèves du lycée attestent sans erreur que leur camarade a tort sur toute la ligne, selon eux, l’agresseur est à l’origine du problème. Il est fautif. Donc, il est coupable et toujours coupable. Un fait à ne pas négliger : Suivant l’administration, l’élève N’AGIT PAS, IL EST AGI PARCE QU’IL A DES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES MOMENTANÉES. Mais, le problème n’est pas que cela, ces deux entités exigent un PARDON, QU’ILS VEULENT OBTENIR SANS CONDITION ET SANS DÉLAI. C’est au Sénégal, précisément à Kebemer que l’on voit une communauté d’élèves, de parents d’élèves et de collègues sans vergognes diriger un combat sans merci contre l’agressée, le professeur de philosophie, pour la simple raison qu’elle refuse de pardonner l’agresseur-malade mental. Que l’on nous accorde de dire quelques mots sur le mental de l’élève, un mental qui n’est pas vraiment instable. Pouvons-nous garder dans une école un élève dont l’état psychologique n’est ni en bon état ni en mauvais état? Une personne instable psychologiquement n’a ni sa place dans une maison ni sa place dans une école, mais à l’hôpital psychiatrique.Si nous nous sommes attardés sur tous ces faits dont l’analyse peut ne pas être convaincante, c’est pour montrer notre indignation, notre dégoût et notre déception de pratiquer le métier d’enseignant. Ces derniers sont agressés, vandalisés, diabolisés, séquestrés, insultés et mal payés. Comment dans un pays qui se respecte, un pays dont le développement est entre les mains de ses enseignants, on peut se donner le droit de condamner une enseignante du seul fait qu’elle réclame justice ? Si on n’accorde pas justice à l’enseignant et le protéger contre les violences perpétrées contre lui, au moins l’on doit, au nom des lois qui nous régissent, appliquer le droit. À kebemer, la dignité d’une enseignante est bafouée, la morale d’une enseignante est insultée, l’intégrité physique et psychologique d’une enseignante a été remise en question. Enseignants de tout le Sénégal, unissez-vous. Unissons-nous donc, pour dire non à l’intimidation, pour dire non à l’agression quotidienne que subissent nos collègues. Unissons-nous pour le respect et la dignité de l’enseignant. Si nous n’agissons pas, demain un enseignant de Diourbel, de Tambacounda, de Rufisque, de Kedougou, de Kaolack sera agressé. L’heure est grave, rendue grave par le cas de Kébémer. Tout ce qui arrivera à notre collègue sera sous la responsabilité de l’Etat du Sénégal. Le Ministre de l’éducation est interpellé pour agir avant que l’irréparable ne se produise. Il faut alerter parce que la vie de notre collègue agressée est en danger. Elle risque, en retournant à kebemer, d’être attaquée par des habitants de Kebemer, des habitants qui brandissent une identité collective. Or, cette attitude, c’est parce qu’elle est meurtrière qu’elle est dangereuse. Que justice soit faite : exclure définitivement l’élève ou l’interner dans un hôpital psychiatrique, si réellement son état psychologique est instable.

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