COVID en Afrique: ouvrir ou fermer les écoles, le dilemme des autorités du continent

Publié le : 04/02/2021

Au début de la pandémie de coronavirus, beaucoup de pays ont fermé l’ensemble des établissements d’enseignement. Élèves et étudiants ont manqué jusqu’à plusieurs semaines de cours, une situation que déplorait l’Organisation mondiale de la santé.

“Les écoles ont ouvert la voie vers la réussite pour de nombreux Africains. Elles constituent également un espace sûr où de nombreux enfants en situation difficile peuvent se développer et s’épanouir. Nous ne devons pas nous laisser distraire par nos efforts pour contenir le Covid-19 et nous retrouver avec une génération perdue” estime le Dr Matshidiso Moeti la Directrice régionale Afrique de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Dans plusieurs pays, les autorités sont tiraillées entre la nécessité du respect du calendrier scolaire et celle du contrôle et de la limitation des foyers de contamination. Comment permettre aux enfants de poursuivre leur scolarisation et dans le même temps éviter qu’il soit source de propagation du virus à l’heure de la deuxième vague ? C’est l’équation qui se présente aux différents acteurs des secteurs de l’éducation depuis le début de la pandémie. Souleye Gorbal Sy, président de la Coalition Nationale pour l’Education pour tous au Sénégal (Cosydep) prône l’ouverture des classes arguant que la fermeture des écoles a un impact néfaste sur le niveau académique des élèves.

L’UNICEF va également dans ce sens. L’agence onusienne a récemment appelé les gouvernements à donner la priorité à la réouverture des écoles et à prendre toutes les mesures de prévention pour rendre les écoles aussi sûres que possible.

En République Démocratiques du Congo (RDC) par exemple, les écoles et universités restent toujours fermées alors que le gouvernement a décrété l’état d’urgence depuis le 18 décembre dernier. Une décision pas très acceptée dans les milieux scolaires.

Pour l’enseignante Clarisse Kayiba, la réouverture est capitale afin d’aider les enfants à combler les lacunes accumulées tout au long de cette année chamboulée par le virus.

“L’année passée les enfants n’ont pas fini le programme, donc cette année les enfants présentent déjà trop de lacunes. C’est capital que nous puissions rouvrir les écoles qu’ils puissent reprendre. La chose à faire c’est que tout le monde puisse respecter les mesures barrières c’est le plus important” soutient Mmz Keyiba.

Si le ministère congolais de l’enseignement primaire reconnaît qu’il est important de rouvrir les écoles, il souligne que beaucoup malheureusement ne sont pas en mesure d’assurer la protection des élèves surtout dans les écoles publiques.

Les écoles ont un sérieux problème d’infrastructure qui ne permet pas de respecter la distanciation physique, explique Henri Christin Longendja, Inspecteur Principal Adjoint à l’EPST et secrétaire général du syndicat national des inspecteurs de l’enseignement en RDC.

Le médecin burkinabè Moumouni Niaoné plaide aussi pour une continuité des enseignements dans les établissements scolaires. Le Docteur Moumouni Niaoné prévient toutefois qu’il faut renforcer l’observation des mesures barrières telles que le port du masque facial et le fréquent lavage des mains.

“Il y a une certaine insouciance qu’on remarque dans la jeunesse qui estime ne pas être vulnérable face à la maladie. Elle peut ne pas être vulnérable mais véhiculer la maladie vers d’autres groupes qui sont vulnérables” rappelle le docteur Niaoné.

Résolument contre la fermeture des écoles, les enseignants proposent donc une série d’alternatives telles que des journées continues pour les élèves afin de réduire leurs déplacements, le développement des cours en lignes et la réduction des effectifs dans les salles de classe pour permettre une bonne observation des protocoles sanitaires.

 
 

Voir aussi