Éducation : Après expiration du préavis de grève, les syndicalistes en ordre de bataille fourbissent leurs armes pour perturber l’école Sénégalaise.

Publié le : 30/03/2021

Le gouvernement du Sénégal risque d’être confronté à un nouveau conflit qui peut paralyser tout un secteur d’activité.  En effet, les jours à venir risquent d’être tendus du fait que  les syndicats d’enseignants sont lassés d’attendre « le respect » des accords signés avec l’État du Sénégal qui, disent-ils (G5 et G20), restent toujours dans les tiroirs des différents ministères concernés, à savoir ceux de l’Education, de la Fonction Publique et des Finances. Des accords signés depuis 2015 et leur matérialisation sont toujours reportés. Une situation qui indispose les enseignants qui sont déterminés à aller jusqu’au bout. Pourtant, le G5 et le G20 ont tout suspendu depuis un an pour participer à l’effort de guerre contre le coronavirus.

Un an après et malgré l’accalmie notée dans l’école sénégalaise, les enseignants reviennent à la charge et enfilent leur manteau de syndicalistes. Dans un préavis de grève daté du 02 février 2020, et dont Dakaractu détient une copie, le secrétaire général du  syndicat des enseignants libres du Sénégal Authentique (SELS/A) vient de déposer ce préavis de grève, couvrant la période du 17 mars 2021 au 31 décembre 2021. Un préavis de grève qui prend fin dans 24 heures.

Aux dernières nouvelles, le syndicat dit se préparer pour dérouler le plan d’action. Ainsi, l’école sénégalaise est partie pour être perturbée car le syndicat n’est pas satisfait et l’État semble les ignorer. C’est ainsi que des débrayages et des séries de grève sont attendus les jours à venir. « Le syndicat des Enseignants libres du Sénégal /Authentique (SELS/A) se réserve le droit de dérouler des plans d’actions dès l’expiration du délai légal », lit-on dans le préavis de grève adressé au ministre de la Fonction de la Fonction Publique.

Les enseignants exigent toujours de l’État : « Le respect strict du protocole d’accords signé le 30 avril 2018 et de tous les engagements pris par le gouvernement ; l’ouverture des négociations sur le système de rémunération des agents de la Fonction Publique ; réouverture du concours des normaliens instituteurs ; la prise en charge des années d’exercices dans le reclassement des décisionnaires qui changent de corps ; réorganisation des CAP CD ; l’automatisation du paiement de la pension de retraite » pour mettre les enseignants dans des conditions optimales d’exercice de leur fonction de former l’élite de la nation.

Pourtant, le ministre de la Fonction Publique avait fait une sortie la semaine dernière pour annoncer que « sur le protocole d’accord du 30 avril 2018 et l’état de traitement des dossiers des enseignants au 23 mars 2021, les rappels payés aux enseignants en 2018 s’élèvent à 57 milliards de francs CFA ; 52 milliards en 2019 et 57 milliards en 2020. L’enveloppe annuelle qui était prévue, était juste 50 milliards de francs CFA. D’où un dépassement de deux à sept milliards à chaque fois. Tout cela est le fruit des efforts constants consentis par le ministère de la Fonction publique. Parlant des actes administratifs, le ministre affirme qu’au total, 25.966 actes de 44.970 enseignants ont été traités et publiés sur le site du ministère de la Fonction publique et du Renouveau du service public, entre 2019 et 2021 », avait pourtant soutenu Mariama Sarr qui répondait au préavis de grève qui prend fin ce 30 mars 2021.

Malheureusement le ministre Mariama Sarr a été aussitôt démentie par les syndicalistes du G5. Saourou Sène du Cusems a dit que c’est du « bluff » et Abdou Faty du Sels/A parle de « mascarade ». « Ce qu’on l’a demandé, c’est de corriger les lenteurs administratives. Les dossiers sont classés et jonchés dans son bureau. Ce qui n’est pas normal pour un ministre chargé de la fonction publique. Tout ça, c’est du faire semblant et nous le comprenons. Ces chiffres-là , rien absolument ne les vérifie. Nous rejetons catégoriquement ces chiffres », explique Saourou Sène et son collègue du G5 assène sans ambages « parle de mascarade et exige même le limogeage du ministre Mariama Sarr qui n’est pas en mesure de gérer le ministère. Elle n’est pas compétente eg ne dispose pas du profil », conclura l’enseignant syndicaliste…

 
 

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