Baisse du taux de réussite au Cfee : Des syndicalistes indexent les failles du système

Publié le : 09/08/2021

Effectifs pléthoriques, lacunes traînées l’année dernière avec l’arrêt des cours pour les classes intermédiaires : Tels sont entre autres les éléments évoqués par les secrétaires généraux du Sels et du Sels/Authentique pour expliquer la baisse du taux de réussite à l’examen du Cfee. Les deux syndicalistes soutiennent que l’année dernière, malgré la crise sanitaire, il y avait une forte mobilisation des ressources pour les classes d’examen, contrairement à cette année.

Par Dieynaba KANE – Les résultats de l’examen du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) ne sont pas aussi bons que ceux de l’année dernière. Avec 62,14% de taux de réussite, on est loin des résultats de 2020 où par exemple le taux était de 83,35% à Dakar. Les syndicalistes de l’enseignement, interpellés sur cette baisse par rapport à l’année dernière, l’expliquent par les effectifs pléthoriques et le fait que les candidats de cette année n’ont pas terminé le programme de la classe de Cm1. C’est en tout cas les constats faits par le secrétaire général du Sels, Souleymane Diallo. «Cette année, nous n’avons pas senti la mobilisation des parents et des enseignants autour des élèves qui devaient faire des examens comme l’année dernière. Il y a aussi le fait que l’année dernière, seules les classes d’examen avaient continué le travail. L‘ensemble des ressources avaient été mobilisées exclusivement pour les classes d’examen. Alors que cette année, ce sont toutes les classes qui ont travaillé. Tous les moyens ont été partagés par l’ensemble des élèves», a-t-il fait savoir.

Poursuivant son analyse, M. Diallo ajoute que l’année dernière, il n’y avait pas d’effectifs pléthoriques : «Seules les classes d’examen travaillaient et l’encadrement pédagogique était beaucoup plus facile.» Cela, souligne-t-il, «peut forcément impacter les résultats».
L’autre élément, renseigne le syndicaliste, «c’est le fait que les élèves de Cm2 de cette année sont ceux qui faisaient Cm1 l’année dernière et qui ont été impactés par la baisse du quantum horaire». «Ils n’ont pas suffisamment appris l’année dernière. Forcément, ils ont traîné des lacunes parce que l’engagement de l’Etat d’encadrer les élèves, de les accompagner pédagogiquement pour amoindrir les dégâts ne s’est pas réalisé. Ce qui fait que tous ces élèves traînaient des lacunes», a-t-il dit.
C’est aussi l’analyse faite par Abdou Faty, secrétaire général du Sels/Authentique. Selon lui, les candidats de cette année sont restés l’année dernière «6 à 7 mois sans apprendre». Tout comme le secrétaire général du Sels, M. Faty évoque la mobilisation autour des classes d’examen en 2020. «L’année dernière, les effectifs n’étaient pas pléthoriques. Toute l’équipe pédagogique s’est mobilisée autour des classes d’examen», a-t-il déclaré.
Pour le patron du Sels/A, il faut travailler à aller vers des classes non pléthoriques, la disparition des abris provisoires, le recrutement massif d’enseignants et motiver ces derniers. «Si nous le faisons, on va vers de bons résultats. Le Covid-19 nous a enseigné que nous devons changer de paradigmes dans les enseignements et apprentissages», a-t-il dit.

Outre ces problèmes, Abdou Faty relève un «dysfonctionnement par rapport aux épreuves proposées depuis plusieurs années dans nos écoles». D’après lui, il y a des sujets qu’on ne donne plus. Mais cette année, informe-t-il, «on a donné des épreuves qui ne sont pas en adéquation avec les enseignements-apprentissages». Et le secrétaire général du Sels/Authentique de faire des recommandations : «Nous demandons qu’on implique tous les enseignants qui ont une classe de Cm2. Que ces enseignants proposent des sujets qui constituent des banques de données parce que ce sont eux qui vivent au quotidien les évolutions des enseignements apprentissages ! Mais on a l’impression que ce sont des enseignants de bureau qui proposent des sujets. Il y a déphasage entre ce que nous enseignons et ce qui est proposé.»

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