Education : Enseignants et autorités éducatives se disent prêts à sauver l’année scolaire

Publié le : 30/01/2021

Après la rentrée scolaire du 12 novembre dernier, les élèves sont en vacances depuis hier, vendredi 29 janvier, pour une semaine. Ce, après le réajustement du calendrier scolaire par le Président de la République pour permettre un bon déroulement du programme après près de huit mois de vacances forcées l’année dernière en raison de la covid-19. Ainsi, malgré les contraintes de l’épidémie avec le respect du protocole sanitaire et la menace qui plane sur les écoles à cause de la recrudescence des contaminations, le premier trimestre d’enseignements et apprentissages s’est déroulé sans problèmes majeurs. Les enseignants et les autorités éducatives disent avoir un sentiment d’une mission accomplie malgré les difficultés. Ils se disent décidés à sauver l’année scolaire.
 

« L’aide du ministère de l’Education Nationale et de la mairie de Dakar qui nous ont vraiment appuyé pour le combat contre la riposte de la covid-19 en mettant à notre disposition les dispositifs qu’il faut, a été un grand apport qui nous a permis de respecter les mesures barrières au sein de l’établissement. Aussi, il faut reconnaître que les écoles sont à l’image de la société et nous avons à notre disposition des foules à gérer et ce qui n’est pas facile avec les enfants ». Ce sont les propos du Principal du collège Manguiers de l’IEF de Dakar Plateau, Madame Fall. Elle nous fait le point après la fin du trimestre d’enseignements et apprentissages. Hier, vendredi 29 janvier, en cette journée de début de vacances pour une semaine pour les élèves, elle a le sentiment d’une mission accomplie malgré les difficultés en raison des contraintes liées à l’épidémie de covid-19. « En accord avec les IF et les IA, des leçons ont été annulées pour alléger et permettre aux élèves de mieux réviser car ils sont restés plus de sept mois sans étudier et le constat général est que le niveau a baissé. Notre tutelle essaie autant que possible d’harmoniser dans toutes les disciplines pour ne pas surcharger les apprenants », souligne Madame Fall.

De son côté, Mr Faye, professeur de Mathématiques au CEM Manguiers partage le même avis que Madame le Principal. « On a vécu le premier trimestre dans des conditions très difficiles sous la commande de la Covid-19, la situation des masques qui n’est pas favorable à l’explication du cours et à chaque fois, il faut rappeler les élèves à l’ordre pour le respect des mesures barrières », explique-t-il. Pour lui, l’année scolaire en cours nécessite beaucoup d’engagements en raison du retard causé par la covid19. « Il fallait réviser d’abord et ensuite démarrer tardivement le nouveau programme. Ce qui a été fait dès le début de l’année. Avec tout ceci, on a évalué une fois et après on aura une seconde fois pour préparer les évaluations après le retour des fêtes », souligne le professeur de Mathématiques. Et d’ajouter : « les élèves sont restés presque huit mois sans faire cours et pour mettre la machine en marche, on avait tous les problèmes mais avec plusieurs stratégies menées, on a réussi à rafraichir leur mémoire malgré les difficultés».

A en croire Mr Faye, la situation est certes difficile mais avec des « acteurs hyper motivés pour le bon enseignement des élèves, ça ira ». Madame Fall et Mr Faye invitent ainsi les parents à encadrer les élèves pendant les vacances pour qu’ils ne perdent pas le fil conducteur. « Nous exhortons les élèves à réviser pour être au top car on a reçu le calendrier des évaluations standardisées qui se passeront dans les IEF au retour des vacances et cela ce ne sera possible qu’avec le suivi pédagogique des parents ou proches », explique le Principal.

« MALGRE LA COVID-19, ON S’EST ENGAGE RIEN QUE POUR SAUVER NOTRE SYSTEME EDUCATIF »

Professeur au Cem de Pikine, Monsieur Anne fait son bilan. « On a débuté notre année scolaire, il y a de cela 3 mois. Malgré la covid-19, on s’est engagé rien que pour sauver notre système éducatif », a-t-il fait savoir. Il ajoute : « nous tous savons que les conditions ne sont pas du tout favorables si vous voyez les conditions sanitaires, la distanciation physique n’est pas quelque chose de facile à respecter. Donc, pourquoi ignorer ce mal ? Mais, les élèves vont partir en vacances après avoir fait leurs compositions et on espère que les résultats seront bons ».

Pour sa part, Monsieur Thiam a indiqué que les enseignants se sont sacrifiés pour assurer une bonne reprise des cours. Cependant, il constate une baisse du niveau. « L’année passée, nous avons constaté que le niveau des élèves était très important mais cette année, ça a changé », dixit Monsieur Thiam qui ne cache pas sa préoccupation face à la recrudescence de la covid-19. « La Covid-19 a commencé à pénétrer dans certaines écoles et ça fait peur mais nous, en temps que soldats du savoir, nous allons toujours continuer de s’armer pour lui barrer la route.

Toutefois, Monsieur Thiam pense que les enseignants ne sont pas payés à la hauteur de leur sacrifice. « L’enseignement souffre dans le silence au Sénégal. Vous nous voyez chaque jour partir à l’école comme si de rien n’était mais le mal est profond. Il y a une injustice qui nous frappe. Au Sénégal, l’enseignant n’a pas le mérite qu’il devait avoir. Nous courons chaque fin du mois derrière les banques pendant des jours et c’est anormal », se désole le jeune homme. « Si vous voyez ces temps des débrayages, c’est parce que ça ne va pas, les professeurs réclament leur droit donc c’est à l’Etat de faire son devoir et d’ici le retour que tout soit réglé ».

Pour rappel, c’est sur fond de circulation épidémique de la covid-19 que s’est déroulée la rentrée scolaire le 12 novembre dernier après près de sept mois de vacances forcées pour certains, en raison de l’épidémie. Une reprise des cours qui avait inquiété plus d’un pour cause de sa particularité avec un protocole sanitaire mis en place par les autorités pour limiter la propagation du virus dans les écoles.

 
 

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