Un sous-secteur plombé par «l’archaïsme», selon le SUDES/ETFP

Publié le : 23/02/2021

Selon le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement technique et formation professionnelle, le ministère de la Formation professionnelle et technique (aujourd’hui MEFPAI) continue d’être à la traine « en matière de financement public conséquent, d’infrastructures modernes, d’équipements appropriés, de personnel enseignant qualifié, d’ouverture de nouvelles filières pour l’exploitation de toutes les potentialités économiques existantes »
 

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction hier, lundi 22 février, le SUDES/ETFP condamne «la situation déplorable des METP (maîtres d’enseignement technique professionnel) qui perdure depuis des décennies ». «Ils sont contraints à une stagnation dans ce corps sans perspective de promotion dans un autre à cause de l’absence de passerelles professionnelles. Aussi, sont-ils de plus en plus perdants dans les compétitions pour les postes de responsabilité dans les CFP (centre de formation professionnelle). Il s’y ajoute que dans les structures de formation des formateurs, ce sont des METP qui forment d’autres METP », a déclaré le SUDES/ETFP. C’est pourquoi, il estime qu’il faut des « réformes en profondeur des CFP (Centres de formation professionnelle) pour qu’ils assurent pleinement et avec efficacité leur vocation ». Les syndicalistes dénoncent également le « retard considérable accusé dans la formation diplômante des contractuels dans diverses filières de la formation professionnelle comme la coiffure, l’habillement, la restauration, la poterie céramique, l’agri-élevage, l’électromécanique, le bâtiment, la menuiserie, froid et climatisation, les matières transversales (maths, anglais, français, gestion informatique etc.) ». Pour eux, « il est inacceptable que de nombreux contractuels, depuis plus de 10 ans parfois, attendent toujours l’offre de formation diplômante ».

Dans leur lot de grief, s’ajoute « l’absence totale de dispositifs de formation diplômante pour les contractuels dans certaines filières comme la santé communautaire, l’éducation artistique etc . Le SUDES/ETFP dénonce aussi le « retard accusé par le MEFPAI dans le versement de subventions aux grandes structures de la formation professionnelle qui ont grandement souffert de l’arrêt des cours en 2020 à cause de la pandémie ».

Pour le SUDES/ETFP, ces structures publiques devraient bénéficier autant que les écoles privées de subventions publiques consistantes. Il demande aux enseignants d’engager le combat pour des « solutions acceptables » contre les lenteurs administratives et attire « l’attention des autorités compétentes sur l’urgence de payer intégralement les indemnités d’examen et de déplacement aux ayants droit dans le sous-secteur et dans l’enseignement général».

Selon le SUDES/ETFP, des chantiers comme les lycées et/ou CFP de Tambacounda, de Sandiara, de Fatick de Diourbel sont en souffrance depuis des années et l’extension de la carte des CFP n’a pas été accompagnée par l’élimination des équipements obsolètes au profit de ceux aux normes de notre temps ». « Il faut rompre avec cette politique tatillonne souffrant d’une absence totale de réformes novatrices pour assurer avec succès la formation qualifiante et l’employabilité des apprenants au grand bénéfice de l’emploi des jeunes et de l’économie nationale. De même, il invite les autorités notamment le ministère à l’évaluation de l’approche par les compétences (APC) en vigueur depuis plusieurs années de mise en œuvre », a fait savoir le SUDES/ETFP.

ALHOUSSEYNI DJIGO (STAGIAIRE)

 
 

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