L'État-civil, un problème au Sénégal : Des milliers d'enfants sans identité

Publié le : 29/06/2021

Bien que l'état-civil soit un outil qui permet à l'État de faire des prévisions dans les domaines de l'économie, de la santé, des infrastructures scolaires, entre autres, il demeure qu'au Sénégal, des milliers d’enfants, ne disposent pas d'acte de naissance. Une situation presque nationale.
 
Selon Hawa Bâ, directrice de OSIWA Sénégal, "A Dakar, dans la Banlieue ou dans les zones les plus reculées du Sénégal, on n’a pas toujours le dispositif qu’il faut pour déclarer les naissances. C’est un phénomène qui est là. L’état-civil est un élément important dans la vie du citoyen. Il faut accompagner les citoyens pour les sensibiliser sur l’importance de déclarer les enfants à la naissance. On ne le fera jamais assez parce que les statistiques montrent qu’on a toujours chaque année, des milliers d’enfants qui ne sont pas déclarés".
 
Des propos corroborés par Mademba Gueye, Directeur de la Justice de proximité et de la Promotion de l’accès aux Droits, qui assure : "l’accès à l’état-civil reste encore un problème au Sénégal surtout pour les enfants qui sont en âge d'aller à l'école. 
 
"Renforcer les capacités des acteurs sur l'état-civil au Sénégal et promouvoir l'adoption d'une approche pluridisciplinaire de prise en charge de la problématique de l'état-civil". Voilà à quoi s'attèle la fondation OSIWA avec la collaboration de la Direction de la Justice de Proximité et de la Promotionse l'Accès au Droit (DJPPAD).
Ils mettent en œuvre un projet dont l’objectif premier est de lutter contre la non-déclaration à l'état-civil par les personnes assujetties à faire ces déclarations.
 
Bien qu'un dispositif (maisons de justice) soit mis en place pour faciliter la tâche aux populations, la non-déclaration des naissances persiste toujours. Et, il reste encore un travail à faire.
 
Pour la directrice de Osiwa-Sénégal, il s’agit de l’utiliser pleinement "pour accompagner les populations mais également, les autres acteurs de la chaine comme les officiers d’état-civil, les officiers de justice (magistrats) ainsi que les autres acteurs (badiénou gokh, imams, délégués de quartiers, etc.) qui sont dans la communauté, qui peuvent servir de ponts entre l’Etat et les citoyens. Il faut lutter tous ensemble contre la non déclaration des naissances, mais également, promouvoir la citoyenneté plus active grâce à tout ce que l’on doit faire : déclaration de naissance, de mariage, de décès, etc. pour avoir des statistiques fiables".
 
La sensibilisation va être menée afin de "rapprocher les populations des structures de déclarations pour les conscientiser mais aussi, pour outiller les autres acteurs comme les officiers d’état-civil, les agents des structures sanitaires, afin qu’ils aient le réflexe d’amener les parents à déclarer automatiquement leurs enfants à la naissance", défend Hawa Ba. 
 
Au cas contraire, mettre à leur disposition, des espaces de rattrapage avec notamment, l’organisation d’audiences foraines.

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